Exercices pour la clef 11A

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exercice 1

1- Chacun des deux petits textes qui suivent contient deux citations. Identifiez dans chaque cas celle qui est inutile et celle qui ne l'est pas.

Pendant des années les explorateurs et les millionnaires en mal d'aventure sont partis à la recherche de l'épave du Titanic, cet énorme paquebot qui a coulé au Sud de Terre-Neuve par une froide nuit d'avril en 1912 et dont la fin a aussi été celle de plus de 1500 passagers. D'échec en échec, on en était même venu à croire que l'épave avait été englouti par des avalanches sous-marines, fréquentes en cette zone sismique.

«Depuis des années, des passionnés prospectaient en vain à la recherche de ce paquebot mythique. Comme Jacky Grimm, un richissime aventurier texan déjà parti à la poursuite du monstre du Loch Ness, qui avait entrepris vers 1975 des recherches avec des moyens modernes, issus de la prospection pétrolière. Suite à ces échecs successifs, on avait fini par penser que le navire naufragé à l'extrémité du plateau des Grands Bancs au Sud de Terre-Neuve, une zone sismique très active, avait été recouvert par des avalanches sous-marines.» (Frank Jubelin, "La véritable histoire du Titanic", Science et avenir, Mai 2001, p.63.)

Selon l'histoire officielle, acceptée par tous, c'est en 1985 qu'une équipe franco-américaine a finalement découvert l'épave. L'événement a effectivement eu un fort retentissement et tous les médias de la planète en ont abondamment parlé. Ce que bien peu de gens savent, toutefois, c'est que la localisation de l'épave était connue par l'armée britannique depuis au moins... 1975. C'est un navire océanographique anglais qui l'avait détectée, alors qu'il sondait les fonds marins de la région dans le but d'établir la future route de prospection des sous-marins nucléaires anglais et américains. La question se pose donc:

«Pourquoi les Britanniques gardent-ils le secret? Tout simplement parce que le Titanic était une planque idéale pour les sous-marins stratégiques. Une telle masse métallique peut en effet parasiter les moyens de détection ennemis.» (ibid., p.64.)

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  • La première citation est complètement inutile, car elle ne fait que répéter, ou peu s'en faut, ce qui a été dit au paragraphe précédent.
  • Quant à la deuxième citation, elle amène vraiment du nouveau, et du nouveau qui est demandé par le paragraphe qui la précède.

Les chrétiens se remémorent toujours avec douleur les siècles de persécutions subies aux mains des autorités romaines, au temps du paganisme triomphant. Qui n'a pas entendu ces histoires d'horreur, ces récits d'enfants jetés aux lions pour amuser la foule ou de tranquilles petites communautés de disciples du Christ décimées par les glaives des soldats romains?

Le christianisme a pourtant lui aussi succombé à l'intolérance violente, dirigée contre les biens ou même contre les personnes, et ce dès la fin de l'Antiquité:

«Les actes violents de destruction de statues païennes étaient fréquents au IVe et Ve siècles en Syrie et en Égypte. Le temple de Banyas, à la frontière israélo-syrienne, montre d'innombrables traces de saccage. Et la ville d'Alexandrie, en Égypte, fut le théâtre de terribles luttes de pouvoirs entre chrétiens de diverses obédiences, grecs et juifs. C'est à cette époque (vers 415) que la grande philosophe néoplatonicienne et mathématicienne Hypathie fut lynchée par une foule menée par des chrétiens...» (Patrick Jean-Baptiste, "Le cimetière des dieux païens", Science et avenir, Mai 2001, p.124.)

Il faut dire toutefois que le christianisme a également su, comme toute grande religion, faire preuve de respect pour les traditions qui l'avaient précédé ou qui lui faisaient concurrence. Cette tolérance se remarque d'ailleurs tout autant que l'intolérance dès les débuts du christianisme comme religion d'État. On sait, par exemple, que les premiers empereurs chrétiens promulguèrent des lois et des édits qui interdisaient la destruction des lieux de culte des anciens dieux païens et que Théodosien a même pris en charge des temples païens pour les protéger et en faire des musées ouverts au grand public. Ce même empereur de qui le réputé historien anglais Scott dira plus tard:

«Grand amateur d'art et parfait coureur de jupons, homme pragmatique mais sanguinaire, il préfigure les grands aristocrates de la Renaissance.» (Weltar Scott, The Great Emperor, Londres, Foolish Publications, 1963, p.132.)

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  • La première citation est pertinente, elle vient appuyer et préciser l'idée générale émise précédemment.
  • Quant à la deuxième citation, elle amène aussi de nouvelles idées, mais elle est complètement inutile parce qu'elle renvoie à des choses sans lien aucun avec l'idée directrice de l'ensemble du texte. En effet, quel rapport entre la personnalité de Théodosien et sa ressemblance avec des aristocrates de la Renaissance, d'une part, et le but du texte, d'autre part? Cette citation semble simplement être l'occasion, pour l'auteur, d'étaler sa connaissance de Scott et sa capacité de citer des autorités, et rien de plus.

Dans un texte, lorsqu'il y a un problème de pertinence avec une ou plusieurs citations introduites par un auteur, qu'elles soient sans lien avec l'idée directrice ou qu'elle n'appuie ou ne précise en rien d'autres idées présentes dans le texte par exemple, il devient nécessaire de repenser l'utilité d'une citation ou d'une référence.

Il y a au moins trois stratégies possibles pour corriger une telle situation:

  1. éliminer du texte toute référence à la citation inutile, sans autre forme de procès;
  2. reporter la citation inutile dans une note de bas de page, où son côté répétitif sera plus acceptable;
  3. donner simplement la référence du passage dont est tirée la citation inutile.
2- Faites trois réécritures du premier texte en adoptant successivement les trois stratégies décrites, et comparez ensuite vos résultats.

Pour Comparez vos résultats, cliquez ici.

Voici trois réécritures, présentées selon l'ordre des stratégies décrites.

Si vous procédiez également à une réécriture stratégique du second texte, il va sans dire que la première stratégie est habituellement la seule qui convienne dans le cas d'une citation dont l'inutilité vient d'une absence de lien avec le propos principal du texte. C'est bien entendu le cas du second texte.

Voir la première stratégie

Première stratégie:

elle impose, remarquez-le, une modification de la référence donnée suite à la deuxième citation.

Pendant des années les explorateurs et les millionnaires en mal d'aventure sont partis à la recherche de l'épave du Titanic, cet énorme paquebot qui a coulé au Sud de Terre-Neuve par une froide nuit d'avril en 1912 et dont la fin a aussi été celle de plus de 1500 passagers. D'échec en échec, on en était même venu à croire que l'épave avait été englouti par des avalanches sous-marines, fréquentes en cette zone sismique.

Selon l'histoire officielle, acceptée par tous, c'est en 1985 qu'une équipe franco-américaine a finalement découvert l'épave. L'événement a effectivement eu un fort retentissement et tous les médias de la planète en ont abondamment parlé. Ce que bien peu de gens savent, toutefois, c'est que la localisation de l'épave était connue par l'armée britannique depuis au moins... 1975. C'est un navire océanographique anglais qui l'avait détectée, alors qu'il sondait les fonds marins de la région dans le but d'établir la future route de prospection des sous-marins nucléaires anglais et américains. La question se pose donc:

«Pourquoi les Britanniques gardent-ils le secret? Tout simplement parce que le Titanic était une planque idéale pour les sous-marins stratégiques. Une telle masse métallique peut en effet parasiter les moyens de détection ennemis.» (Frank Jubelin, "La véritable histoire du Titanic", Science et avenir, Mai 2001, p.64.)

Comme quoi il y a parfois décalage entre la véritable façon dont se passent les choses et la version officielle qui demeure dans l'esprit du citoyen ordinaire...

Voir la deuxième stratégie

Deuxième stratégie:

Pendant des années les explorateurs et les millionnaires en mal d'aventure sont partis à la recherche de l'épave du Titanic, cet énorme paquebot qui a coulé au Sud de Terre-Neuve par une froide nuit d'avril en 1912 et dont la fin a aussi été celle de plus de 1500 passagers. D'échec en échec, on en était même venu à croire que l'épave avait été englouti par des avalanches sous-marines, fréquentes en cette zone sismique [1].

Selon l'histoire officielle, acceptée par tous, c'est en 1985 qu'une équipe franco-américaine a finalement découvert l'épave. L'événement a effectivement eu un fort retentissement et tous les médias de la planète en ont abondamment parlé. Ce que bien peu de gens savent, toutefois, c'est que la localisation de l'épave était connue par l'armée britannique depuis au moins... 1975. C'est un navire océanographique anglais qui l'avait détectée, alors qu'il sondait les fonds marins de la région dans le but d'établir la future route de prospection des sous-marins nucléaires anglais et américains. La question se pose donc:

«Pourquoi les Britanniques gardent-ils le secret? Tout simplement parce que le Titanic était une planque idéale pour les sous-marins stratégiques. Une telle masse métallique peut en effet parasiter les moyens de détection ennemis.» (ibid., p.64.)

Comme quoi il y a parfois décalage entre la véritable façon dont se passent les choses et la version officielle qui demeure dans l'esprit du citoyen ordinaire...


1- «Depuis des années, des passionnés prospectaient en vain à la recherche de ce paquebot mythique. Comme Jacky Grimm, un richissime aventurier texan déjà parti à la poursuite du monstre du Loch Ness, qui avait entrepris vers 1975 des recherches avec des moyens modernes, issus de la prospection pétrolière. Suite à ces échecs succesifs, on avait fini par penser que le navire naufragé à l'extrémité du plateau des Grands Bancs au Sud de Terre-Neuve, une zone sismique très active, avait été recouvert par des avalanches sous-marines.»

Voir la troisième stratégie

Troisième stratégie:

Pendant des années les explorateurs et les millionnaires en mal d'aventure sont partis à la recherche de l'épave du Titanic, cet énorme paquebot qui a coulé au Sud de Terre-Neuve par une froide nuit d'avril en 1912 et dont la fin a aussi été celle de plus de 1500 passagers. D'échec en échec, on en était même venu à croire que l'épave avait été englouti par des avalanches sous-marines, fréquentes en cette zone sismique [1].

Selon l'histoire officielle, acceptée par tous, c'est en 1985 qu'une équipe franco-américaine a finalement découvert l'épave. L'événement a effectivement eu un fort retentissement et tous les médias de la planète en ont abondamment parlé. Ce que bien peu de gens savent, toutefois, c'est que la localisation de l'épave était connue par l'armée britannique depuis au moins... 1975. C'est un navire océanographique anglais qui l'avait détectée, alors qu'il sondait les fonds marins de la région dans le but d'établir la future route de prospection des sous-marins nucléaires anglais et américains. La question se pose donc:

«Pourquoi les Britanniques gardent-ils le secret? Tout simplement parce que le Titanic était une planque idéale pour les sous-marins stratégiques. Une telle masse métallique peut en effet parasiter les moyens de détection ennemis.» (ibid., p.64.)

Comme quoi il y a parfois décalage entre la véritable façon dont se passent les choses et la version officielle qui demeure dans l'esprit du citoyen ordinaire...


1 Frank Jubelin, "La véritable histoire du Titanic", Science et Avenir, mai 2001, p.63.


3- Livrez-vous au même exercice avec le texte suivant. Voyez, après avoir identifié la citation inutile, quelle stratégie vous pourriez adopter pour corriger la situation.

Notez que l'emploi de plusieurs des stratégies proposées peut s'avérer nécessaire dans certaines situations.

Il n'y a pas de corrigé pour cette partie de l'exercice.

S'il est une chose qui symbolise à elle seule la mainmise et le contrôle de l'Homme sur son environnement, c'est bien la maîtrise du feu. Mais depuis quand cette technique existe-t-elle?

«Hélas, ce progrès de l'humanité est difficile à dater. (...) il est une chose de prouver qu'il existe des traces de feu, plus précisément des thermo-altérations, sur les vestiges archéologiques, et il en est une autre de prouver que ces traces découlent d'une activité humaine.» (Ramiro Javier March et Jean-Laurent Monnier, "Les plus anciennes traces de feu", Pour la science, Janvier 1999, p.89.)

Pour dater l'apparition de cette technique, les archéologues doivent donc, devant un quelconque site, prouver qu'il y a bel et bien eu altération par la chaleur, ensuite établir quelle activité humaine est susceptible de l'avoir causée et enfin démontrer que l'activité supposée est bel et bien responsable de cette altération.

«En toute rigueur, (...) l'analyse des données liées à l'utilisation du feu comporte trois étapes. Primo, on doit prouver que les éléments analysés sont thermo-altérés (...) Secondo, il faut définir l'action humaine envisagée (...) Tertio, il reste à prouver que ces éléments sont thermo-altérés par cette action humaine et non par des phénomènes naturels.» (ibid.)

L'application stricte de cette méthode et surtout l'apparition de nouvelles technologies de détection de thermo-altération a permis de remettre en question certaines idées reçues. Ainsi, la présence de foyers domestiqués, considérée comme certaines sur plusieurs sites antérieurs à 400 000 ans et habités par Homo erectus, est maintenant contestée.

Le portrait général, tel qu'il semble maintenant se dessiner devant nous, est plutôt le suivant:

«Les foyers domestiqués datant de 400 000 ans avérés sont en réalité bien plus rares qu'on ne le croyait. La généralisation de cet usage date plus vraisemblablement d'environ 200 000 ans.» (Hermann Affe, Le singe pyromane, Berlin, Feuer, 1987, p.78.)

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© Victor Thibaudeau, mai 2008