Exercices pour la clef 11B

Voir l’information détaillée pour cette clef

exercice 1

Version imprimable des deux textes

1- Le texte qui suit comporte une citation. Elle est certes pertinente et intéressante, mais certainement trop longue. Récrivez le texte (ou plutôt sa partie problématique) de manière à solutionner le problème. Proposez au moins trois réécritures possibles, en adoptant à chaque fois une stratégie différente. Comparez ensuite vos résultats à ceux que nous proposons.

Depuis des générations les mères de famille sermonnent inéluctablement chacun de leurs enfants, à toutes les fins de repas, en lui lançant le traditionnel: "Finis ton lait!". Les diététistes, bien appuyés par les éleveurs de vaches laitières, ont eux aussi largement contribué à renforcer cette insistance sur le laitage, par des campagnes de sensibilisation agressives et omniprésentes. Ces recommandations maternelles et diététiques ont fini par faire effet. On estime que le citoyen français moyen, par exemple, absorbe en une année 140 kilogrammes de produits laitiers, principalement du fromage et du yogourt. Ce tableau est sensiblement le même dans tous les pays développés, et plusieurs attribuent d'ailleurs l'amélioration de la santé publique au cours du derniers siècle à la plus grande disponibilité des laitages.

Certaines voix se font toutefois entendre, ici et là, pour remettre en question le bienfondé de cette habitude. On fait remarquer, par exemple, que le fait que beaucoup d'adultes éprouvent de la difficulté à digérer le lait non transformé est sans doute un signe que dans un régime parfaitement "naturel" cet aliment ne devrait pas prendre beaucoup de place. Cette intolérance s'explique d'ailleurs historiquement et est effectivement une manifestation d'un changement de régime relativement récent:

«C'est à l'agriculture et à l'élevage que l'humanité doit sa formidable expansion. Mais avec la farine apparaissent les premières caries. Dents et os du néolithique portent la trace de carences provoquées par le raffinage et l'acide phytique des céréales, un composé qui piège les minéraux. Comme la part de la viande et des protéines reculent, cette époque est marquée par une nette diminution de la taille moyenne. De nouveaux aliments vont achever de balayer le régime préhistorique: sel, sucre, et surtout laitages. Témoin de cette révolution: la plupart d'entre nous ne digèrent pas le lactose (sucre) du lait, parce qu'une fois sortis de l'enfance, nous ne synthétisons presque plus de lactase, l'enzyme nécessaire à sa transformation.» (Thierry Souccar, "Mangez préhistorique", Science et avenir, Mai 2001, p.84.)

Bien d'autres éléments devraient nous inciter à accueillir les recommandations officielles et l'hystérie pro-lait ambiante avec prudence. Par exemple, un professeur de Harvard, Walter Willett, a étudié la composition des conseils de nutrition des gouvernements de plusieurs pays et a constaté que plusieurs des experts qui en sont membres ont des liens étroits sinon incestueux avec les groupes de pression de l'agro-alimentaire... On sait aussi que les campagnes publiques contre l'ostéoporose, fondées sur la nécessité de boire plus de lait et de prendre des suppléments de calcium, sont subventionnés et par l'industrie laitière et par les grandes compagnies pharmaceutiques.

Il va sans dire que l'attention portée sur les graisses saturées, ces dernières années, a aussi mis en lumière le rôle potentiellement néfaste que joue le lait dans notre alimentation.

Pour Comparez vos résultats, cliquez ici.

Voici trois réécritures, présentées selon l'ordre des stratégies décrites.

Voir la première stratégie: conserver la citation en retrait mais l'amputer de ses phrases inutiles par rapport au propos du texte principal.

Première stratégie:

conserver la citation en retrait mais l'amputer de ses phrases inutiles par rapport au propos du texte principal.

Notez bien la modification qu'il a fallu apporter à la fin du deuxième paragraphe pour rendre la citation compréhensible même sans le contexte que constituaient ses premières phrases.

Depuis des générations les mères de famille sermonnent inéluctablement chacun de leurs enfants, à toutes les fins de repas, en lui lançant le traditionnel: "Finis ton lait!". Les diététistes, bien appuyés par les éleveurs de vaches laitières, ont eux aussi largement contribué à renforcer cette insistance sur le laitage, par des campagnes de sensibilisation agressives et omniprésentes. Ces recommandations maternelles et diététiques ont fini par faire effet. On estime que le citoyen français moyen, par exemple, absorbe en une année 140 kilogrammes de produits laitiers, principalement du fromage et du yogourt. Ce tableau est sensiblement le même dans tous les pays développés, et plusieurs attribuent d'ailleurs l'amélioration de la santé publique au cours du derniers siècle à la plus grande disponibilité des laitages. Certaines voix se font toutefois entendre, ici et là, pour remettre en question le bienfondé de cette habitude. On fait remarquer, par exemple, que le fait que beaucoup d'adultes éprouvent de la difficulté à digérer le lait non transformé est sans doute un signe que dans un régime parfaitement "naturel" cet aliment ne devrait pas prendre beaucoup de place. Cette intolérance s'explique d'ailleurs historiquement et est effectivement une manifestation d'un changement de régime alimentaire radical qui eut lieu au néolithique et dans lequel le lait joua un très grand rôle:

«De nouveaux aliments vont achever de balayer le régime préhistorique: sel, sucre, et surtout laitages. Témoin de cette révolution: la plupart d'entre nous ne digèrent pas le lactose (sucre) du lait, parce qu'une fois sortis de l'enfance, nous ne synthétisons presque plus de lactase, l'enzyme nécessaire à sa transformation.» (Thierry Souccar, "Mangez préhistorique", Science et avenir, Mai 2001, p.84.)

D'autres éléments devraient nous inciter à accueillir les recommandations officielles et l'hystérie pro-lait ambiante avec prudence. Par exemple, un professeur de Harvard, Walter Willett, a étudié la composition des conseils de nutrition des gouvernements de plusieurs pays et a constaté que plusieurs des experts qui en sont membres ont des liens étroits sinon incestueux avec les groupes de pression de l'agro-alimentaire... On sait aussi que les campagnes publiques contre l'ostéoporose, fondées sur la nécessité de boire plus de lait et de prendre des suppléments de calcium, sont subventionnés et par l'industrie laitière et par les grandes compagnies pharmaceutiques.

Il va sans dire que l'attention portée sur les graisses saturées, ces dernières années, a aussi mis en lumière le rôle potentiellement néfaste que joue le lait dans notre alimentation.

Voir la deuxième stratégie: ne conserver que quelques mots de la citation et les incorporer directement dans le paragraphe du texte principal.

Deuxième stratégie:

ne conserver que quelques mots de la citation et les incorporer directement dans le paragraphe du texte principal.

Notez, encore une fois, les modifications mineures au texte principal que cette stratégie amène nécessairement.

Depuis des générations les mères de famille sermonnent inéluctablement chacun de leurs enfants, à toutes les fins de repas, en lui lançant le traditionnel: "Finis ton lait!". Les diététistes, bien appuyés par les éleveurs de vaches laitières, ont eux aussi largement contribué à renforcer cette insistance sur le laitage, par des campagnes de sensibilisation agressives et omniprésentes. Ces recommandations maternelles et diététiques ont fini par faire effet. On estime que le citoyen français moyen, par exemple, absorbe en une année 140 kilogrammes de produits laitiers, principalement du fromage et du yogourt. Ce tableau est sensiblement le même dans tous les pays développés, et plusieurs attribuent d'ailleurs l'amélioration de la santé publique au cours du derniers siècle à la plus grande disponibilité des laitages.

Certaines voix se font toutefois entendre, ici et là, pour remettre en question le bienfondé de cette habitude. On fait remarquer, par exemple, que le fait que beaucoup d'adultes éprouvent de la difficulté à digérer le lait non transformé est sans doute un signe que dans un régime parfaitement "naturel" cet aliment ne devrait pas prendre beaucoup de place. Cette intolérance s'explique par l'introduction très récente, au néolithique, du lait dans l'alimentation adulte, introduction à laquelle nous ne nous sommes pas encore faits: «la plupart d'entre nous ne digèrent pas le lactose (sucre) du lait, parce qu'une fois sortis de l'enfance, nous ne synthétisons presque plus de lactase, l'enzyme nécessaire à sa transformation.» (Thierry Souccar, "Mangez préhistorique", Science et avenir, Mai 2001, p.84.)

Bien d'autres éléments devraient nous inciter à accueillir les recommandations officielles et l'hystérie pro-lait ambiante avec prudence. Par exemple, un professeur de Harvard, Walter Willett, a étudié la composition des conseils de nutrition des gouvernements de plusieurs pays et a constaté que plusieurs des experts qui en sont membres ont des liens étroits sinon incestueux avec les groupes de pression de l'agro-alimentaire... On sait aussi que les campagnes publiques contre l'ostéoporose, fondées sur la nécessité de boire plus de lait et de prendre des suppléments de calcium, sont subventionnés et par l'industrie laitière et par les grandes compagnies pharmaceutiques.

Il va sans dire que l'attention portée sur les graisses saturées, ces dernières années, a aussi mis en lumière le rôle potentiellement néfaste que joue le lait dans notre alimentation.

Voir la troisième stratégie: éliminer carrément la citation, mais en en conservant l'idée pertinente, formulée en ses propres mots mais avec un renvoi, en note, à l'auteur de l'idée en question et au texte où il l'énonce.

Troisième stratégie:

éliminer carrément la citation, mais en en conservant l'idée pertinente, formulée en ses propres mots mais avec un renvoi, en note, à l'auteur de l'idée en question et au texte où il l'énonce.

Notez, encore une fois, les modifications du texte principal entraînées par cette stratégie.

Depuis des générations les mères de famille sermonnent inéluctablement chacun de leurs enfants, à toutes les fins de repas, en lui lançant le traditionnel: "Finis ton lait!". Les diététistes, bien appuyés par les éleveurs de vaches laitières, ont eux aussi largement contribué à renforcer cette insistance sur le laitage, par des campagnes de sensibilisation agressives et omniprésentes. Ces recommandations maternelles et diététiques ont fini par faire effet. On estime que le citoyen français moyen, par exemple, absorbe en une année 140 kilogrammes de produits laitiers, principalement du fromage et du yogourt. Ce tableau est sensiblement le même dans tous les pays développés, et plusieurs attribuent d'ailleurs l'amélioration de la santé publique au cours du derniers siècle à la plus grande disponibilité des laitages.

Certaines voix se font toutefois entendre, ici et là, pour remettre en question le bienfondé de cette habitude. On fait remarquer, par exemple, que le fait que beaucoup d'adultes éprouvent de la difficulté à digérer le lait non transformé est sans doute un signe que dans un régime parfaitement "naturel" cet aliment ne devrait pas prendre beaucoup de place. Cette intolérance s'explique par l'introduction très récente, au néolithique, du lait dans l'alimentation adulte, introduction à laquelle nous ne nous sommes pas encore faits. Bien des adultes, en effet, ne synthétise plus de lactase et ne peuvent par conséquent digérer le lactose ou sucre du lait [1].

Bien d'autres éléments devraient nous inciter à accueillir les recommandations officielles et l'hystérie pro-lait ambiante avec prudence. Par exemple, un professeur de Harvard, Walter Willett, a étudié la composition des conseils de nutrition des gouvernements de plusieurs pays et a constaté que plusieurs des experts qui en sont membres ont des liens étroits sinon incestueux avec les groupes de pression de l'agro-alimentaire... On sait aussi que les campagnes publiques contre l'ostéoporose, fondées sur la nécessité de boire plus de lait et de prendre des suppléments de calcium, sont subventionnés et par l'industrie laitière et par les grandes compagnies pharmaceutiques.

Il va sans dire que l'attention portée sur les graisses saturées, ces dernières années, a aussi mis en lumière le rôle potentiellement néfaste que joue le lait dans notre alimentation.


1- Thierry Souccar, "Mangez préhistorique", Science et avenir, Mai 2001, p.84.


2- Livrez-vous au même exercice, à partir du texte suivant.

Il n'y a pas de corrigé pour cette partie de L'exercice.

Le plus vieux métier du monde

Et ce métier a commencé encore plus tôt qu'on ne l'imaginait. Des archéologues affirment que des humains pratiquaient l'agriculture en Syrie il y a 13 000 ans, soit un à deux millénaires plus tôt que ce qui était établi jusqu'ici. Cette annonce survient au terme d'une analyse d'un site préhistorique qui a occupé une équipe britannique depuis pas moins de 27 ans.

Cette annonce prend toute son importance quand on pense au rôle primordial qu'a joué l'agriculture dans le passage de la préhistoire à l'histoire:

«L'agriculture est directement responsable d'une bonne partie du PIB de beaucoup de pays riches et de la plupart des pays pauvres, et à ce titre son apport économique ne doit pas être négligé. L'agriculture, c'est le plus grand changement pour l'humanité après la maîtrise du feu: c'est le moment où nous avons commencé à nous imaginer maîtres de l'environnement. L'agriculture, enfin, est une activité noble, profondément humaine et enrichissante, qui nous permet de nous reposer du stress de la vie moderne.» (Dr Gordon Hillman, "Les fermes folles", Dublin, Weed Brothers, 1979, p.54.)

Sans agriculture, pas de villes, où des gens peuvent s'occuper à autre chose qu'à chasser leur repas du soir. Sans villes, pas de sociétés plus complexes qu'une tribu. Sans sociétés complexes, pas d'écriture, pas d'universités, pas d'hôpitaux ni de missiles nucléaires.

Le site archéologique sur lequel ont travaillé ces chercheurs, dont les résultats sont parus dans la dernière édition de la revue The Holocene, est situé dans une zone qui, il y a 13 000 ans, était chaude et luxuriante. Après cette période toutefois, le climat allait se refroidir; les chasseurs et cueilleurs se retrouvèrent donc placés devant un choix: déménager, ou tirer le meilleur parti de la terre. Ils choisirent manifestement cette deuxième option. Ce qui signifie que, bien avant cette date, des groupes plus petits encore avaient commencé à travailler la terre: de leurs modestes expériences est née une agriculture plus systématique, permettant de nourrir un groupe plus grand, puis encore plus grand, de plus en plus grand, à mesure que les siècles, puis les millénaires, passaient...

Version modifiée d'un texte anonyme trouvé sur le site WEB de l'Agence Science-Presse ( http://www.sciencepresse.qc.calien externe).

Haut de page

© Victor Thibaudeau, mai 2008