Les 88 clefs: Pour identifier dans un texte un problème de logique ou d’expression de la pensée.

Sections des fondements

Retour au résumé

• Introduction

1. L'acquisition d'habiletés d'ordre logique : un objectif important mais négligé de la formation universitaire
2. Une solution partielle
3. La difficulté de contribuer au développement d'habiletés d'ordre logique à l'intérieur des cours directement liés à la discipline ou au champ d'études
4. Annoter précisément pour faire apprendre
5. Une liste méthodique
6. Y aller à petit pas
7. Vers un langage commun et des actions se renforçant mutuellement
8. Quelques conditions à l'utilisation de la méthode

• Conclusion

Version imprimable des fondements

Les fondements

G- Vers un langage commun et des actions se renforçant mutuellement

Un des obstacles importants au développement d'habiletés d'ordre logique à l'université, c'est le fait que chaque enseignant préoccupé par la question a l'impression de faire cavalier seul et que, par conséquent, ses interventions ont peu de répercussions. Cela est d'autant plus vrai que plusieurs enseignants préoccupés par la question ont développé leur propre manière de faire; ainsi, il est exceptionnel qu'un étudiant rencontre durant son passage à l'université deux ou trois professeurs dont les interventions en cette matière se renforcent mutuellement. Cela serait pourtant hautement souhaitable.

Or, c'est ce que permettrait la liste à la base de la méthode des 88 clefs si elle était utilisée dans plusieurs cours et dans plusieurs programmes et c'est ce qui a motivé en partie le développement de cette méthode : une telle utilisation de la liste des 88 clefs permettrait d'établir un langage commun pour parler de ces choses -- que ce soit entre professeurs ou chargés de cours, entre enseignants et étudiants, entre étudiants eux-mêmes, et cela d'un cours à l'autre et d'un programme à l'autre. [note 17] Par le fait même, les efforts à ce niveau entrepris dans un cours, lors d'un trimestre, pourraient se poursuivre dans un autre cours donné par un autre professeur, lors d'un trimestre ultérieur.

On peut alors imaginer la réaction d'un étudiant ou d'une étudiante qui se ferait dire à diverses reprises pendant ses études, et cela par divers professeurs, que ses travaux écrits comportent un certain défaut -- un défaut qui était auparavant peut-être remarqué par plusieurs de ses professeurs, mais qui restait caché, ignoré, parce que personne n'avait le mandat de le faire ressortir, ni les outils pour le faire aisément. Cet étudiant ne pourra plus ignorer ce problème et voudra vraisemblablement prendre les moyens pour le corriger -- d'autant plus que les moyens qui lui sont suggérés sont relativement modestes : plusieurs carences peuvent très bien être réglées par la lecture de la fiche associée à chaque problème sur le site W3 de la méthode ou par la lecture d'un passage pertinent d'un ouvrage de logique ou de méthodologie du travail intellectuel, et par quelques exercices appropriés. [note 18]

Nous croyons que la formation au premier cycle pourrait être sensiblement améliorée si les habiletés en question étaient sérieusement prises en considération dans plusieurs cours qu'un étudiant suit pendant ses études et si les interventions des professeurs sur ces matières allaient toutes dans le même sens. C'est toute une culture académique qui s'en trouverait modifiée. En tout cas, il est permis de penser qu'une simple accentuation de cette préoccupation dans quelques cours aurait des répercussions sur l'ensemble des cours.