90 ans de philosophie à l’Université Laval!

19 mai 2025

Le 14 mai dernier, la Faculté de philosophie a célébré avec fierté ses 90 ans d’existence. Au programme: une table ronde, une présentation d’ouvrages récents publiés par des membres du corps professoral, suivies d’un moment convivial. L’occasion idéale pour réunir les membres de la Faculté dans une ambiance à la fois festive et réfléchie.

Lors de la table ronde, les intervenants sont revenus sur les grands moments qui ont jalonné l’histoire de la Faculté. Grâce à une connaissance fine du passé, nourrie de recherches dans les archives, de données informatisées et de souvenirs personnels, ils ont offert au public un panorama à la fois touchant et rigoureux de l’évolution de la Faculté et de son rayonnement intellectuel au fil des années. 

Tous ont rappelé les traits distinctifs de l’histoire de la Faculté : son ancrage initial dans une philosophie au service de la théologie, alignée sur les enseignements promus à Rome ; la prédominance du thomisme pendant une partie du XXe siècle ; et le passage d’une université confessionnelle à une institution laïque dans les années 1970.

Pierre-Olivier Méthot, doyen de la Faculté depuis 2024, a rappelé que la philosophie au Québec précède la fondation de la Faculté, remontant à la création du Collège des Jésuites au XVIIe siècle. Grâce à un riche support iconographique, il a plongé l’auditoire dans les ambiances de différentes époques clés du développement institutionnel de la Faculté.

Marc De Koninck a, pour l’occasion, lu un texte émouvant et évocateur, rédigé par son père, Thomas De Koninck, professeur émérite et ancien doyen. Il y était question du rôle majeur joué par Charles De Koninck, père de Thomas, dans l’essor de la philosophie au Québec depuis son arrivée de Belgique jusqu’à son décès en 1965. Cet écrit conjuguait à la fois rigueur historique et témoignage personnel sur l’héritage intellectuel et humain de Charles De Koninck.

Marie-Hélène Parizeau, première femme professeure à la Faculté, toujours en poste aujourd’hui, a ensuite retracé trois grands jalons de l’histoire facultaire, en mettant en lumière les interactions entre les mouvements philosophiques, les transformations sociales du Québec et les dynamiques internes au corps professoral. Elle a notamment souligné l’importance de l’arrivée de nouveaux enseignants, porteurs de thématiques contemporaines, et les débats stimulants suscités par leur cohabitation avec les figures établies. Elle a conclu son intervention en esquissant les défis qui attendent la Faculté à la lumière des mutations sociales, politiques et éducatives en cours.

Enfin, l’historien des sciences Jean-Claude Simard a présenté les travaux novateurs de son groupe de recherche, qui mobilise les outils numériques pour analyser les textes philosophiques québécois. Il a retracé les contributions majeures de deux figures centrales, Louis-Adolphe Paquet et Charles De Koninck, tout en évoquant les origines du Laval théologique et philosophique et sa vocation intrinsèquement bidisciplinaire. Monsieur Simard a insisté sur l’importance de revitaliser l’histoire philosophique québécoise à l’ère numérique, notamment en mobilisant différents outils pour rendre accessible un corpus encore trop souvent méconnu.

Salué par l’ensemble des participants, ce rendez-vous marquant a su mobiliser la communauté de la Faculté et mettre en valeur la force de son engagement académique.

 « Je ressens une grande fierté en voyant comment notre Faculté réussit à tisser un lien entre son héritage intellectuel et les défis d’aujourd’hui. Elle demeure un lieu où la pensée critique s’épanouit, au cœur des grandes questions de notre temps », souligne son doyen, Pierre-Olivier Méthot.

« Participer à cet anniversaire m’a permis de réaliser à quel point nous, les étudiants, faisons partie d’une histoire riche, et combien il est important de la faire vivre, avec nos voix et nos engagements », mentionne Marianne Guyard, doctorante à la Faculté.

La Faculté remercie chaleureusement les intervenants pour leurs contributions généreuses à cette célébration, qui a su allier mémoire, savoir et avenir. Une histoire vivante, à transmettre et à faire rayonner encore longtemps, grâce aux nouvelles générations d’étudiant.es qui contribuent activement à la vitalité intellectuelle de notre Faculté.