Cercle de lecture: La naturalisation de la phénoménologie (I)

Ce cercle de lecture prévu en deux étapes porte sur la « naturalisation » de la phénoménologie. Ensemble, durant l’automne, nous tenterons de cibler ce qu’on peut entendre par « naturalisation » de la phénoménologie. – Est-elle, comme le demandait Dan Zahavi (2013), un desideratum ou une erreur de catégorie ? En quoi une phénoménologie « naturalisée » répondrait-elle encore des éléments programmatiques et essentiels posés jadis par les premiers phénoménologues ? Afin d’esquisser une réflexion provisoire devant pareil questionnement, nous nous concentrerons sur quelques textes désormais considérés comme classiques dans la jeune littérature consacrée à cette question, de façon à circonscrire et identifier des types de naturalisation (phénoménologie formelle, phénoménologie front-loaded ou back-loaded, neurophénoménologie, microphénoménologie, etc.).

S’adressant aux étudiants et étudiantes préoccupé(e)s par l’actualité de la phénoménologie et le renouvèlement fondamental auquel on peut la confronter, ce cercle de lecture doit permettre d’introduire à l’un des traitements critiques contemporains de la phénoménologie les plus discutés. Considérant la qualité de plusieurs ouvrages récents portant sur la transformation et la modification de la phénoménologie au contact des sciences cognitives, laquelle se mesure entre autres choses aux commentaires informés et éclairés faisant suite aux analyses et concepts classiques de la phénoménologie, la question de la « naturalisation » apparaît comme essentielle, majeure et irréductible pour ceux et celles s’intéressant à une phénoménologie confrontée aux enjeux de son époque.

La seconde partie prévue à l’hiver portera sur des cas concrets de « naturalisation » (ex. inscription corporelle de la conscience, sensations affectives et émotions, intentionnalité motrice et action, etc.).

Calendrier des lectures:

1. [20 septembre 2024, 13:00] Introduction à la naturalisation de la phénoménologie
   a.    Petitot, J. et al. « Introduction », in Naturaliser la phénoménologie : Essais sur la phénoménologie contemporaine et les sciences cognitives, CNRS Éditions, 2002, p. 12- 77.
2. [4 octobre 2024, 13:00] Naturalisme et philosophie transcendantale
   a.    Ramstead, M. « Naturalizing What? Varieties of Naturalism and Transcendental Phenomenology », in Phenomenology and Cognitive Sciences, vol. 14 (4), 2015, p. 929-971.
   b.    Zahavi, D. « Naturalized Phenomenology: A Desideratum or a Category Mistake?», in Royal Institute of Philosophy Supplements, vol. 72, 2013, p. 23-42.
3. [25 octobre 2024, 13:00] La neurophénoménologie et l’énactivisme
   a.    Lutz, A. « Toward a Neurophenomenology as an Account of Generative Passages: A First Empirical Case Study », in Phenomenology and Cognitive Sciences, vol. 1 (2), 2002, p. 133-167.
   b.    Varela, F. « Neurophenomenology: A Methodological Remedy for the Hard Problem », in Journal of Consciousness Studies, vol. 3, 1996, p. 330-350.
4. [15 novembre 2024, 13:00] Les approches front-loaded et back-loaded
   a.    Braddock, G. « Beyond Reflection in Naturalized Phenomenology, in Journal of Consciousness Studies, vol. 8, 2001, p. 3-16.
   b.    Gallagher, S. « Phenomenology and Experimental Design », in Journal of Consciousness Studies, vol. 10, 2003, p. 85-99.
5. [6 décembre 2024, 13:00] La phénoménologie formelle et la mathématisation
   a.    Petitot, J. « La réorientation naturaliste de la phénoménologie », in Archives de Philosophie, vol. 58 (4), 1995, p. 631-658.
   b.    Yoshimi, J. « Mathematizing Phenomenology », in Phenomenology and Cognitive Sciences, vol. 6 (3), 2007, p. 271-291.