Conférence de Pierre-Olivier Méthot sur le Traité de psychologie de Canguilhem et Planet

Camille Limoges (CIRST) & Pierre-Olivier Méthot (Université Laval/CIRST)

Titre de la conférence : « Le Traité de psychologie de Canguilhem et Planet : Situation, interprétation et portée d’un ouvrage inachevé »

Colloque « Canguilhem face à la psychologie », Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 18 novembre 2022

Programme : https://philosophie.pantheonsorbonne.fr/evenements/canguilhem-face-psychologie

Résumé :

Contrairement au Traité de logique et de morale, le Traité de psychologie de Canguilhem et Planet n’a pas la facture d’un ouvrage définitif. Demeuré inachevé, sa lecture apporte quantité de nouveaux éléments d’analyse mais soulève aussi, en retour, plusieurs questions relatives, entre autres, à sa datation, à sa composition et à la signification qu’il convient de donner à ce texte dans la suite de l’œuvre de Canguilhem. Sur le plan matériel, ce dossier déposé aux archives du CAPHÉS sous la cote GC.38.4, est constitué de plusieurs séries de textes rédigés par Canguilhem et Planet (parfois revus et corrigés par l’un ou l’autre), dont certains pourraient remonter au début des années 30. On y trouve aussi quelques références aux travaux de Goldstein et de Freud, ainsi que des passages sur les normes, le normal et l’anormal, la polarité, les tendances et les valeurs négatives. Or, dans quelle mesure ce Traité annonce-t-il en creux les thèses de philosophie biologique qui seront défendues dans l’Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique ? Et comment départager, dans ce texte écrit à quatre mains, les propos de Canguilhem de ceux de son ami Camille Planet ? Dans cette conférence, après avoir fait quelques observations préliminaires sur la structure complexe de ce document, nous proposerons des repères chronologiques quant à sa composition effective et aux contributions respectives des deux auteurs. En recoupant les documents qui composent le Traité de psychologie avec d’autres textes du fonds Canguilhem, nous apporterons des éléments d’analyse qui viendront à leur tour questionner une tradition déjà longue d’interprétations de la position de Canguilhem à l’égard de la psychologie. Nous préciserons également en quoi, selon nous, l’examen de cet ouvrage inachevé éclaire la pensée de Canguilhem au tournant des années 40, alors qu’il est déjà bien engagé dans ses études de médecine à Toulouse. Enfin, nous examinerons la possibilité d’une dette intellectuelle de Canguilhem envers Planet.