Conférence midi de l'IDÉA

L’IA, imprévisible et disruptive ? Pour une éthique é​pistémique de l’intelligence artificielle​. Conférencière invitée : Daphnée Savoie Quels impacts aura l’intelligence artificielle (IA) sur nos sociétés et comment réguler son déploiement ? Que peut faire l’IA et à quelles fonctionnalités est-elle adaptée ? Mais surtout, dans quels cas de figure et sous quelles conditions sera-t-il décidé de ce que l’IA est apte à accomplir ? Voici trois exemples de questions portant sur les applications présentes et futures de l’IA. Le premier exemple est affaire d’éthique prospective, orientée vers l’avenir. Le deuxième est affaire d’épistémologie, interrogeant l’exactitude des techniques déployées. Le troisième se trouve à la jonction des deux premiers, où réflexions éthique et épistémologique interviennent dans un rapport de complémentarité, voire d’inextricabilité, sous la forme d’une « éthique épistémique ». C’est ce que cette présentation sera destinée à mettre en lumière, et ce, en prenant pour objet spécifique l’une des sous-branches de l’intelligence artificielle, soit l’apprentissage automatique. Après avoir offert une définition succincte de cette dernière, nous exposerons le type particulier de questions que l’éthique épistémique est susceptible de soulever à son sujet. Dans un contexte de difficile appropriation collective du phénomène de l’apprentissage automatique – marqué par une asymétrie de connaissances technoscientifiques entre initiés et non-initiés et par un asynchronisme entre développement technoscientifique et réflexion socio-politico-juridique –, l’éthique épistémique apparaît comme un outil potentiel de rééquilibrage cognitif et temporel.

Daphnée Savoie est doctorante en philosophie, en cotutelle à l’Université Laval et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sa thèse, adoptant une perspective d’éthique épistémique, interroge les notions d’interprétation, de signification et de connaissance mobilisées dans le domaine de l’intelligence artificielle. Daphnée Savoie a reçu en 2018 une Médaille d’or académique du Gouverneur général du Canada pour l’excellence de son parcours de maîtrise en philosophie. Elle est membre étudiante de l’axe RSE de l’Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne (ISJPS-RSE), de l’Institut d’éthique appliquée de l’Université Laval (IDÉA) et du Groupe de recherche interuniversitaire sur la normativité (GRIN). Description sur le site de l'IDÉA
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