Conférence: Vouloir le bien par habitude? Gonzalve d’Espagne et l’hypothèse des affectiones
Heure: 11h30 à 12h20
Lieu: Pavillon Félix-Antoine-Savard, salle 428 et en ligne
Détails supplémentaires
Venez participer à la conférence: «Vouloir le bien par habitude? Gonzalve d’Espagne et l’hypothèse des affectiones», suivie d'une période de questions.
Conférencier: Monsieur Pierre-Luc Desjardins, Docteur en philosophie (Université de Montréal), associé au Laboratoire d’Études sur les Monothéismes (CNRS UMR 8584) prononcera, suivie d'une période de questions, une conférence (à distance) intitulée: Vouloir le bien par habitude ? Gonzalve d’Espagne et l’hypothèse des affectiones.
Résumé:
Dans sa question disputée Utrum velle laudare mentaliter sit effective a voluntate, le franciscain Gonzalve d’Espagne interroge la souveraineté de la volonté dans la production de son acte. Découlant des considérations du De anima III, 9-10 sur les relations entre la représentation et le désir dans le mouvement animal, le problème traité par Gonzalve concerne, chez l’humain, les rapports entre la raison pratique, chargée d’identifier le bien digne d’être voulu, et la volonté, qui adopte ce bien pour objet et en fait la fin de l’action. Pour les théologiens de la fin du XIIIe siècle, génération ayant enseigné et écrit dans les suites de l’acte de censure promulgué par l’évêque Tempier le 7 mars 1277, l’enjeu de ce problème est majeur : postuler que la volonté aime nécessairement le bien identifié par la raison pratique comme digne d’être voulu reviendrait à défendre un « déterminisme intellectuel » – à nier la liberté de la volonté et, avec elle, la responsabilité morale qu’elle rend possible. Prenant position en faveur du « volontarisme » de l’acte de censure, dont sa question VIII défend explicitement certains articles, Gonzalve affirme ainsi avec Henri de Gand et contre Godefroid de Fontaines que la volonté cause souverainement son propre acte, indépendamment du jugement de la raison pratique et parfois même à l’encontre de celui-ci. Pourtant, le texte de la question disputée III n’explicite pas sa position en ce qui concerne l’existence des affectiones postulées notamment par le franciscain Ioannes de Murro, lecteur d’Anselme – des entités permettant le développement dans la volonté d’une disposition à aimer le bien rationnellement connu. En interrogeant les questions disputées III, V et VIII de Gonzalve sur les rapports entre science pratique et action, cette intervention veut proposer une interprétation de sa position concernant la question des affectiones.
Entrée libre
Bienvenue à toutes et à tous!