Exclusions et dissidences démocratiques
Heure: 9h à 15h45
Lieu: Pavillon Félix-Antoine-Savard, salle 140z
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Dans le cadre du projet de développement de partenariat « Étranger·es, exclu·es et dissident·es en démocratie: histoire et perspectives philosophiques » financé par le Centre de Recherche en Sciences humaines du Canada (2023-2025), le colloque « Exclusions et dissidences démocratiques » (2-4 octobre 2024, Université Laval) invite des chercheur·es en philosophie politique contemporaine à présenter leurs travaux récents sur les diverses formes que l’exclusion et l’auto-exclusion peuvent prendre en démocratie, ainsi que sur les types de discours normatifs et critiques qui les accompagnent.
Le projet Étranger·es, exclu·es et dissident·es en démocratie: histoire et perspectives philosophiques, vise à examiner d'un point de vue à la fois historique et systématique les problèmes que posent certaines figures de « l’autre » pour les démocraties et à y apporter des solutions en partenariat avec des organismes sur le terrain. Les figures qui retiennent notre attention sont les suivantes : ÉTRANGER·ES : celleux qui se trouvent en dehors du corps politique démocratique et par opposition avec qui le demos, ou peuple, se définit (problème de la frontière); EXCLU·ES : celleux qui, étant sur place, se trouvent exclu·es pour différentes raisons et à des degrés divers (problème de l’intégration); DISSIDENT·ES : celleux qui choisissent de s’opposer activement à la démocratie ou de s’extraire de ses règles par perte de confiance, défiance, rébellion, marginalité, etc. (problème de l’opposition ou du refus de participation). Ces trois catégories nous permettent d'appréhender l’impensé de l’inclusion démocratique: celleux que la démocratie laisse à l’extérieur d’elle-même, par nécessité définitionnelle, manquement à ses propres principes ou au contraire au nom de ces principes mêmes.
De façon plus spécifique, le colloque « Exclusions et dissidences démocratiques » se veut une occasion de faire dialoguer différentes approches et sous-champs de la philosophie politique contemporaine qui s’intéressent à la théorie de la démocratie et de la citoyenneté démocratique. En mettant en regard les débats sur la clôture du demos avec les réflexions sur la citoyenneté de seconde zone, il vise à interroger les différentes logiques d’exclusion internes et externes à l’œuvre dans les démocraties et à débroussailler les liens — d’implication ou de simple contingence — entre ces logiques constatées et les principes et idéaux au fondement de la théorie démocratique. En mettant en regard ces logiques d’exclusion avec les formes de dissidence qui trouvent une résonance croissante dans les sociétés démocratiques — c’est-à-dire cet ensemble aux contours flous d’attitudes et de pratiques témoignant d’un rejet des normes et des procédures démocratiques pour la résolution des désaccords politiques (action violente, extrémisme politique, mais aussi désinformation et tentations épistocratiques) —, il espère contribuer à éclairer et compléter les discussions en cours sur la fragilité préoccupante des démocraties aujourd’hui.