Santé et environnement : du corps normé à l’écosystème fonctionnel, quelle place pour l’épanouissement des communautés ?
Heure: de 8 h 45 à 17 h
Lieu: Salle GHK-2320, pavillon Kruger
Pour information
louis-etienne.pigeon@fp.ulaval.ca
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Problématique :
Dans la littérature qui émerge depuis peu, la « santé durable » est définie comme un « bien-être physique, psychologique et social, maintenue tout au long de la vie, qui évolue dans des environnements où il y a un accès à des ressources humaines et matérielles de qualité, dispensées avec un souci d’équité sociale et de genre pour toutes les populations, incluant les groupes en situation de vulnérabilité et pour les générations futures » (Alliance santé Québec). L’origine de la « santé durable » est souvent attribuée à l’OMS qui en 2002 a lancé à Johannesburg une réflexion globale sur « la santé et le développement durable »[1]. Depuis, de nombreuses discussions préparatoires ont eu lieu dans les différents organismes des Nations unies en vue de s’entendre et de définir les ODD- Les Objectifs du développement durable, qui ont été adoptés par l’ONU en 2015.
Les définitions de la contraction « santé durable » qui ont fleuri depuis, ouvrent sur des interprétations multiples du bien-être et de l’état de santé. Mais force est de constater que les pratiques biomédicales contemporaines peinent à dépasser, soit le modèle du corps biologique, individuel et normé, soit le modèle de santé publique qui s’adresse aux groupes et communautés. De plus, cette nouvelle conception de la « santé durable » incorporant la notion d’environnement, est confrontée à une limite importante au plan théorique. En effet, les environnements dont il est question sont ceux issus des théories du développement durable, dont la finalité est de fournir des ressources en vertu d’un anthropocentrisme moral et d’une conception fonctionnaliste des processus naturels (les services écosystémiques) avec le souci de la pérennité des systèmes socio-écologiques. En somme, que la santé soit comprise dans son appellation traditionnelle (définition de l’OMS de 1948[2]) ou alors désormais qualifiée de « durable », la mise en œuvre des moyens de sa réalisation se heurte aux limites des approches normalisées et objectivistes du corps biologique individuel humain et des environnements souvent réduits à des processus physico-chimiques ou à des menaces pour la santé humaine.
L’objectif de notre colloque est de rendre compte de la limite conceptuelle du concept de « santé durable » et d’explorer la possibilité de définir la santé sous d’autres angles théoriques qui permettent de penser les corps (humains, non humains, mais aussi les corps collectifs et les entités supraécologiques) dans leur dimensions relationnelle, sensible et d’épanouissement. Plusieurs questions seront ainsi abordées : 1) comment dépasser la conception anthropocentriste de la « santé durable »? 2) comment mieux définir la santé collective ? 3) comment penser l’incorporation des non humains dans cette collectivité? et 4) comment penser la dynamique des environnements en fonction de leur épanouissement au-delà des critères fonctionnalistes ?
[1] OMS, Santé et Développement durable. Principales tendances en matière de santé, Johannesburg, 2002.
[2] Préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946 ; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. 1946 (Actes officiels de l’Organisation mondiale de la Santé, n° 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948.
Coresponsables :
Louis-Etienne Pigeon, conseiller en développement durable, Agence des revenus Québec
Marie-Hélène Parizeau, Faculté de philosophie, Université Laval, Québec
Etienne Quillet, doctorant, sciences de l’environnement, UQAR
Vanessa Nurock, Chaire UNESCO EVA, Université Côte d’Azur
Quand? Vendredi 20 mai 2022, Université Laval, Québec.
Lieu? Salle GHK-2320, pavillon Kruger.
Pour s’inscrire, veuillez contacter : Louis-Etienne Pigeon louis-etienne.pigeon@fp.ulaval.ca