Soutenance de thèse d’Antoine Verret–Hamelin

Heure: 13 h 30
Détails supplémentaires
Le temps de l’équité : justice sociale, environnement et générations futures
PRÉSIDENT
Monsieur Luc LANGLOIS, doyen
Faculté de philosophie, Université Laval
EXAMINATEURS
Monsieur Patrick TURMEL, directeur de thèse
Faculté de philosophie, Université Laval
Monsieur Joseph HEATH, examinateur externe
Département de philosophie, Université de Toronto
Madame Sylvie LORIAUX, examinatrice
Faculté des sciences sociales, Université Laval
Monsieur Jocelyn MACLURE, examinateur
Faculté de philosophie, Université Laval
Résumé
Le contexte actuel de la crise environnementale et climatique rend plus nécessaire que jamais une réflexion philosophique sur l’étendue temporelle de la justice : avons-nous des obligations envers les générations futures? Si oui, pourquoi? Quelle forme prennent ces obligations, et quel design institutionnel favoriserait le respect des exigences de la durabilité écologique? L’éthique environnementale et l’économie néoclassique n’offrent pas toujours des réponses satisfaisantes à ces questionnements. Cette thèse, ancrée dans la philosophie politique contemporaine de tradition analytique, souhaite offrir quelques pistes de réflexion en articulant ensemble la justice inter et intra-générationnelle. Dans l’optique de la justice comme réciprocité inspirée des travaux de John Rawls, nous explorons les liens qui unissent les générations entre elles, tant dans la transmission descendante du patrimoine que dans le respect d’un certain devoir de mémoire vis-à-vis des générations passées. Nous tentons de montrer qu’une conception exigeante de la durabilité écologique peut prendre racine dans cette réciprocité intergénérationnelle, tout comme dans la valeur coopérative du patrimoine naturel : en tant que liant social et soutien aux personnes défavorisées, l’environnement naturel favorise la coopération sociale. La transmission d’un patrimoine naturel riche préserverait donc les conditions d’une coopération sociale durable. Quant à l’institutionnalisation de ces exigences normatives, nous posons un regard critique sur les marchés du carbone et la financiarisation de la lutte aux changements climatiques. Nous explorons plutôt la possibilité de « verdir » nos modes de prise de décisions collectives par la rénovation lottocratique des démocraties modernes.