Soutenance de thèse de Fafadzi Akpene Agbe

Heure: 9h
Lieu: Pavillon Félix-Antoine-Savard, salle 413
Pour information
etudes2e3ecycles@fp.ulaval.ca
Détails supplémentaires
Titre de la thèse : «Quel avenir pour l’humanisme? L’humanité face à ses « autres » : le cas de l’intelligence artificielle»
PRÉSIDENT
- Monsieur Pierre-Olivier MÉTHOT
Faculté de philosophie, Université Laval
EXAMINATEURS
- Madame Marie-Hélène PARIZEAU, directrice
Faculté de philosophie, Université Laval - Monsieur Philip KNEE, examinateur,
Faculté de philosophie, Université Laval - Monsieur Luc BÉGIN, examinateur
Professeur associé, Faculté de philosophie, Université Laval - Monsieur Soheil KASH, examinateur
Professeur associé, Faculté de philosophie, Université Laval - Monsieur Jean-Michel BESNIER, examinateur externe
Université Paris-Sorbonne
Résumé
Cette recherche doctorale interroge les effets anthropologiques, politiques et existentiels de l’adoption généralisée des systèmes artificiels intelligents, dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA) devient un opérateur central de transformation de nos modes de vie. Loin de se limiter à un simple outil, l’IA agit comme une force normative, orientant les pratiques, les choix et les représentations individuelles et collectives. Derrière les discours éthiques dominants centrés sur la protection des données ou la vie privée, se manifeste une forme plus profonde de dépossession : l’érosion de la capacité d’autodétermination humaine. À terme, c’est la liberté même du sujet humain qui se trouve menacée dans un monde façonné par l’optimisation algorithmique.
La thèse croise alors une enquête généalogique sur les fondements théoriques et idéologiques de l’IA avec une exploration des traditions humanistes occidentales, en particulier celles centrées sur le concept moderne de subjectivité. C’est dans ce croisement critique que s’est imposée la pensée de Jean-Paul Sartre, – notamment son ontologie phénoménologique de la liberté ainsi que sa morale politisée – laquelle permet de formuler une réponse philosophique rigoureuse. La thèse propose la mise en place d’un nouvel humanisme à partir de la pensée de Sartre avec le seul critère de la réalisation de la liberté, condition première de l’existence humaine. En effet, la liberté fonde la responsabilité, la création de sens et l’engagement dans le monde.
La thèse plaide pour un nouvel humanisme numérique, fondé sur une praxis libre et critique; un humanisme de l’ère de l’intelligence artificielle favorable à l’arrimage harmonieux entre l'être humain, la conception des systèmes artificiels intelligents et les valeurs fondamentales de l'existence humaine. Bref, un humanisme aux frontières de la virtualité et apte à affronter les défis d’une réalité toujours plus médiée par l’intelligence artificielle.